dimanche 8 avril 2012

travailler la compréhension

Dès la maternelle où il s'agit de donner les clés et d'aller à la chasse aux implicites, aux allusions... au cours préparatoire où il ne faudrait pas que l'enfant pense que lire consisterait en l'observation commentée d'une image accompagnant un texte à décoder, le travail de la compréhension doit se poursuivre... sans se limiter au cycle 3 à la réponse à des questionnaires qui n'enseignent pas la compréhension mais la contrôlent et souvent de façon fragmentaire.
Comprendre un texte c'est en quelque sorte l'envisager comme une situation problème : contexte, enjeux, implicites... il faut que le maître qui souhaite faire comprendre un texte s'engage dans un travail préalable dit de "lecture experte", c'est à dire, se montre capable lui-même de pointer tout à la fois les enjeux culturels du texte mais également les obstacles à son appropriation : construction spécifique, connecteur, usage d'un pronom... cette exploration est rarement proposée par les manuels.
La question de la progressivité se pose également en évitant l'excuse du "tu comprendras quand tu seras plus grand"... parce que l'école doit justement être ce lieu où l'on ose dévoiler à l'enfant les secrets du savoir caché.
Le rôle de l'école, contre tout élitisme, c'est d'offrir à tous ce que d'autres voudraient laisser aux "happy few".
Comme toujours, notre combat, c'est faire que l'école ne soit pas le lieu ou la connivence préserve d'un vrai partage de la connaissance, mais devienne un lieu d'émancipation