dimanche 15 juillet 2012

des rythmes scolaires...

Depuis des lustres on ne cesse d'évoquer la question des rythmes à l'école, question qui ne peut s'approcher qu'avec une vision systémique incluant les contraintes biologiques, cognitives, sociales, économiques...
Le constat initial actuel est clair : quatre longs jours concentrant tout créent un déséquilibre, accru par l'aide personnalisée et un nombre réduit de journées... déséquilibre qui affecte élèves et maîtres.
Les vacances aussi pourraient se répartir mieux en accordant plus de jours en hiver.
Plusieurs points complexes seront à traiter...
Peut-on concevoir une journée de même durée pour tous ?
Où l'on perçoit bien que le petit de deux ans et celui de onze n'ont peut-être pas les mêmes besoins.
Alors, il faudrait mieux penser l'articulation ou les passerelles possibles avec des dispositifs comme les jardins d'enfants ou les crèches...
Au demeurant, si le petit de deux ans n'a que trois ou quatre heures de classe par jour, les maîtres sont alors libres pour se rapprocher des autres classes...
Journée de classe plus courte ?
Oui, mais si l'on imagine alors le besoin de garderie et de proposer par exemple des activités culturelles, cela supposera un fort engagement des structures locales (communales, associatives..) avec outre la problématique des financements celle du contrôle.
Cela posera aussi la question des lieux et des personnes. L'école doit-elle être sanctuarisée ? Un même lieu peut-il proposer apprentissages et loisirs ?
La multiplication des adultes auprès des élèves ne risque-t-elle pas d'engendrer confusions et conflits, de favoriser la dilution de l'autorité ?
S'il y a des activités après l'école, seront-elles obligatoires ou facultatives ? Dans le deuxième cas, il y aura risque qu'échappent à ces activités les défavorisés d'une part (pour des raisons économiques) et les très favorisés qui préfèreront des activités choisies "ailleurs"...
Plus loin encore, ne serait-il pas pertinent de permettre  à l'enfant de vivre des activités de jeux libres, c'est à dire non organisées par des adultes (ce qui ne veut pas dire sans surveillance ni protection...).
Car comme le savoir, le jeu doit pouvoir se vivre comme une activité "gratuite", dont l'utilité n'est pas immédiate et vient enrichir l'expérience individuelle et sociale.
La question des rythmes est suffisamment forte et transversale pour toucher également les conceptions que chacun porte de l'école, de l'apprentissage. Elle ne saurait se détacher des questions liées à l'ergonomie comme à la structuration des apprentissages ou la construction des repères chez le jeune élève.
Elle ne saurait se penser non plus, sans une vision plus large, incluant les rythmes familiaux et les pratiques liées aux médias ( télévision, internet...) ou les types d'habitats (urbain, rural...).
Le rythme ou le poids de la journée de classe et la gestion du temps ne sont pas les mêmes dans une classe d’Épinay (93) ou en classe multi-âges dans le petit village d'Orpierre (05).
Les conflits d'intérêts seront forts, chacun aura son point de vue, ses certitudes et la réalité économique (ou en tout cas les choix faits en son nom) trancheront.
Dans cette affaire, il faudra penser local pour penser global... pas facile.