jeudi 18 août 2011

scandale ou exemplarité

Lorsqu'il s'agit d'évoquer l'école, deux tendances s'expriment fréquemment chez les experts (ou auto-proclamés experts), savants ou même les médias : la démonstration du scandale d'une part le plus souvent assortie d'exemples visant à démontrer la faillite du système et d'autre part l'exemplarité de modèles trouvés par exemple hors du territoire national visant à nous démontrer qu'il existerait une solution efficace et transposable à nos difficultés.
On perçoit très vite le risque de représentations réductrices, l'enfermement que le clivage dénonciateur engendre quand il bloque la possibilité de dialoguer sereinement et de construire ensemble (obligation faite notamment aux maîtres qui doivent inscrire leur action dans la continuité et penser parcours de l'élève). A l'heure où les idéologies sont censées être tombées ni la dénonciation systématique ("c'est la faute à..."), ni la "solution miracle" (" y'a qu'à faut qu'on") c'est à dire ni la déresponsabilisation qu'autorise l'accusation et le report de la faute sur autrui ni la responsabilisation univoque des personnes ("vous n'avez qu'à faire comme ça puisque ça existe ailleurs) ne sauraient aider à un réel progrès.
Chaque modèle y compris en pédagogie, doit se construire de l'intérieur et s'éprouver selon le contexte (essayer avec prudence, mesurer un progrès)... ce qui ne veut pas dire s'exonérer de questions ou d'exigences externes (l'évaluation, les objectifs d'apprentissage à atteindre pour tous, nos représentations de ces apprentissages et du cheminement de l'élève qui apprend)  et encore moins refuser de s'ouvrir à l'analyse de ce qui fait ailleurs...
Où l'on pense en écho à toute l'ambiguïté de la liberté pédagogique voulue par la Loi de 2005.

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